De la dépendance...

Je ne me rendais pas compte à quel point je pouvais être devenue dépendante de la couture, de la blogo, d'internet et tout le toutim...

Déjà lorsqu'on a parlé avec Loulou de prendre 15 jours de vacances à Pâques cela me paraissait énorme. Autant l'été je lâche prise sans soucis que là... je ne sais pas, j'étais remplie d'interrogations: "pourrais-je finir ma to do list?  préparer les bagages en même temps? préparer 1 ou 10 posts? nettoyer la maison avant de partir? emporter ma machine? mes livres de coutures? mon ordi? ma palette?" Quand je vois tout ce que je songeais emporter avec moi en vacances, le constat était déjà là... T'étais mal barrée ma poule, tu es grave accro!

Je suis donc partie en vacances en ayant seulement rangé ma maison, fait les bagages et basta.

Résignée.

Et puis il n'y avait plus de place dans la voiture pour la MAC. 

Et il était hors de questions d’abîmer les livres de coutures que Loulou aurait tassé au fond du coffre. (à savoir: je pique une crise quand on me corne un bouquin)(pendant les vacances je n'ai pu m'empêcher de faire une réflexion à mon beauf' sur la manière dont il maltraitait son livre)

J'ai uniquement pris la poupée Waldorff qui attendait ses cheveux depuis 2 ans... ouais ouais ça va no comment, please!

Et puis quand on est arrivé... une fois tout installé... le vide. L'horreur. Le drame.

Bon non attendez, j'étais super contente d'être en famille, d'être avec ma soeur et mon neveu, de prendre le temps, de parler, de jouer, de me balader. Mais quand même je dois bien dire que la blogo, mon blog, internet, les merceries en ligne, l'excitation de la prochaine cousette,... tout et bien tout ça... c'était resté à Nantes. J'ai checké si personne n'avait un truc à réparer. Nada. Enfin si j'ai trouvé un trou mais je n'avais pas la couleur de fils assortis. Oui j'ai été jusqu'à enfiler des pâquerettes sur un fil histoire de dire que j'avais touché une aiguille pendant les vacances. Je me suis dis que j'aurai dû amener de quoi commencer "enfin" le crochet... mais je n'avais que le crochet et le livre et pas de fils. Je suis tombée en panne de cheveux pour la poupée. 

Internet c'était par l'aie-phone en 3G hyper faible, uniquement dehors ou alors en Edge à l'intérieur sous un certain angle... 3h pour afficher une page si bien qu'au bout de 6 pages je n'avais presque plus de batterie. J'ai bravé le froid pour mettre des com aux copines, je dégainais l'aie-phone dès qu'on passait dans un bled histoire de pouvoir restée "connectée". Je regardais les cousettes de cops... maudissant cette énorme glacière qu'on a emporté et qui prenait la place de la MAC dans le coffre!

Tout ça et bien ça craint.  Bullshit!

Je suis désœuvrée de voir à quel point cette dépendance à une incidence sur ma vie quotidienne. Au lieu de profiter à 300%, moi je dégaine mon aie-phone à 900m d'altitude et hurle dans le cockpit: "ça capte! ça capte!" et publiais sur FB. J'ai essayé... oh oui... j'ai essayé de ne pas céder... mais à chaque pause ma main auto-guidée par mon subconscient saisissait l'infâme gadget. J'en viendrais presque à regretter mon vieux téléphone si loin des technologies modernes. J'ai failli liquider Loulou lorsqu'il a perdu mon aie-phone sur la dune du Pyla. Mon amour pour Chifoumi a bondi à 1000 pieds quand elle a dit: "hooooooo un téléphone" et que c'était le mien que Loulou avait perdu en faisant des roulades avec les filles. Pour être honnête on a frisé l'incident diplomatique. 

A vrai dire... j'étais déjà plus ou moins consciente de cette "dépendance", un peu comme le mal du pays si vous voulez. Je mets ça en parallèle avec mes "habitudes" parisiennes quand j'ai débarqué à Concarneau: 

" il n'y a plus de beurre"

"attends je vais chez l'arabe"

"y a pas d'arabe ici" (arabe = échoppe ultra cool ouverte tout le temps)(je précise parce que parfois on peut mal comprendre)

ou alors:

"j'ai plus de bolo"

"passes chez Monop c'est ouvert jusqu'à 21h"

"y a pas de Monop' ici"

Et pendant les vacances: 

"Tu fais quoi encore?"

"je regarde mes mails"

" Y a pas de réseau ici"

soupirs... prendre d'autres habitudes. Essayer comme une démente de choper de la 3G. hummm. Cela me laisse dubitative. Rester 1h dehors pour passer une commande de tissus en priant pour qu'un pignouf ne viennent pas me piquer mon peu de 3G. "t'approches pas de moi avec ton Aie-pad! enfoiré! C'est MA 3G!"

Et puis un jour, c'est passé. Je me suis réveillée et je m'en foutais.  Il aura bien fallu 8 jours.  

Une question demeure: "c'est grave docteur?"

Sinon... ça fait 4 jours qu'on est rentrés! J'ai effleuré ma paire de ciseaux: j'ai eu des frissons, j'ai caressé des yeux mes tissus: j'ai eu un orgasme... J'ai vu Georgette : j'ai eu un condensé de blablas cousette en intraveineuse, j'ai plané. J'ai voulu me remettre à la cousette mais j'ai comme été prise par la paperasse du licenciement de l'assistante maternelle. Et je me suis fait rattraper par 1000 autres choses toutes très urgentes et en particulier une carte playmo qui traîne... alors je crois que je suis encore sous sédatif des holidays: cool-cool hein! y a pas l'feu au lac!