Do it himself ! (by Loulou) - Tuto porte-manteau mural

Charlot aime les vieux trucs. Elle les aime encore plus si chinés dans les brocantes et autres foire à tout. Moi, il y a dix ans, je ne supportais pas les vieux trucs, je me voyais équiper mon appart' de meubles modernes, désignés par de grands noms suédois imprononçables ; mais exclusivement du neuf ! (un très bon élève de la société de consommation en fait). Je ne sais pas si les femmes changent, mais en tous cas les mecs oui... en vieillissant... surtout une fois mariés. Donc j’ai vu mon intérieur paré de trucs improbables provenus de l’univers charlotesque qui me paraissent alors complètement incongrus, inutiles et moches. Par exemple, nous trimbalons depuis dix ans un chapeau haut de forme dont la seule utilité sera le jour improbable ou nous irons à un bal costumé… ce chapeau malgré son inutilité flagrante ne nous a pas quitté, mais j’avoue qu’il n’a pas non plus quitté son carton depuis ces 5 dernières années. Mais donc j’ai "évolué", ainsi et peu à peu je me suis trouvé un attrait pour les trocs et puces (sortie hebdomadaire avec bien souvent 3 ou 4 gymnases sur l parcours) et j’ai pris le goût de chiner moi aussi. Tout ça pour vous introduire le fruit de plusieurs chines de Charlot: des portes manteaux en alu. Malgré tout mes efforts, je n’arrivais pas à trouver ces trucs, directement sorti des années cinquante-soixante, comme beaux. En effet, pour moi, un porte-manteau qui fait penser à un intérieur tout droit sorti de Happy Days avec la table rouge en formica et la banane de Fonzy ça s’apparente plus à un cauchemar qu’à une vision tendance de mon intérieur…..

Le défi est donc lancé : nous allons fixer cette collection hétéroclite de portes manteaux sur un support qui sera lui-même disposé sur un mur et pourra ainsi remplir son office.

Un handicap pour corser la mission : réaliser l’objet en moins d’une semaine (de vacances) en faisant participer activement Minouche, grande fan de clochette la fée bricoleuse !

Et une mission complémentaire, préparer un reportage photo de la réalisation afin de rédiger un tuto pour le blog.

Premier Jour, Etape 1 : le plan.

Branle bas le combat ! Session Brainstorming collectif, obligé de sortir Charlot de ses obligations (la couture quoi!!!) afin de bien comprendre le souhait de la maîtresse d’ouvrage. En effet mieux vaut que l’idée conceptuelle vienne de madame et que monsieur se borne a exprimer des considérations bassement matériel telles que: je sais pas faire de la ferronnerie, ça va coûter un bras tout ce mordoré, en marbre ce sera trop lourd, j’ai pas de scie diamant pour couper ça... Enfin nous avons une inspiration (merci Pinterest et ton catalogue de tendances !!!) et je me sens en capacité de réaliser le projet. Je sors alors mon mètre ruban (non pas celui de la boite à couture, celui de la boite à outils) et je commence a réaliser un croquis sur papier (on peut prendre une chute de papier à patron si on a que ça). Objectif premier: faire coller la photo vue sur Pinterest dans l’espace restreint de destination !

Les inspirations :

Shelterness

Etape 2 : les approvisionnements.

les deux « écharpes » de 1,2m portées

A partir de là on peut rapidement déduire les matériaux nécessaires. On décide de faire ça en bois, de peindre et d’assembler le tout avec des vis. On a alors le droit de se ruer dans son magasin de bricolage préféré pour ACHETER tout le nécessaire (regardez ce que vous avez dans votre boite à outils, ça fait pas pro de retourner au magasin le deuxième jour). Dans le magasin on finalise la conception en comparant les différentes planches disponibles et en s’apercevant que si on prend des planches de 9mm au lieu de 12mm on gagne énormément sur le poids total (ouais parce qu’il va falloir le fixer au mur après…). On calcule les coupes à réaliser et on optimise le tout pour n’acheter que 4x2m de bois. On passe au rayon peinture (le choix des coloris reste du domaine de compétence de Charlot) et on finira le kit pinceaux du suédois.

Donc voila la note avec le détail du bois et de la peinture nécessaire :

 et comment on va les assembler…

les 4 planches de 19x112x2000 mm qu’il va falloir débiter…

Etape 3 : les découpes.

Pour faire simple on fait un premier porte-manteaux sans découpes (deux planches de 1,2m qu’on disposera en équerre pour obtenir un petit plateau au dessus des manteaux). 

Pour le second on va réaliser une sorte de palette de bois sur laquelle on disposera les patères. Au lieu de subtiliser une palette au super-marché, on va la construire avec ses mimines et des planches que nous allons débiter. La palette formera un rectangle aux formes généreuses et harmonieuses de 700x900mm (en fait c’est du sur mesure par rapport à la place disponible sur le mur de destination)(il est évident que si on avait trouvé une palette à nos dimensions on l'aurait subtilisée). On va donc débiter nos planches en 5 morceaux de 90cm et 3 de 70cm. Pour cela on prépare les coupes comme ci-dessous : Mesure, trace, découpe (un jeu d’enfant !)

 

Et comme on veut des supers finitions, on met un petit coup de lime sur chaque arête découpée :

Jour 2 à 4, Etape 4 : la peinture :

Alors voilà la partie la plus longue et la plus fastidieuse du boulot, il faut peindre les 6 faces de nos bois (si vous êtes flemmard, vous pouvez ne faire que les faces visibles, mais moi avec mon inspecteur des travaux finis, j’ai préféré ne pas laisser de faces blanches….). J’ai donc pris l’option de faire au mieux, j’ai passé deux sous-couches de blanc afin de faire boire le bois et ensuite appliquer les couleurs ; la encore, deux couches minimum. A raison de 4 couches sur 6 faces et 4 à 8 heures de séchages, j’y ai passé 3 jours.

Les précautions indispensables et quelques conseils pour débutants :

·         protéger la pièce où on travail

·         protéger ses habits (en fait idéalement se changer intégralement)

·         travailler avec des gants en latex (le white spirit est déconseillé pour les manucures)

·         nettoyer les pinceaux entre chaque couche

·         laisser tremper les pinceaux dans l’eau entre deux couches

Jour 5 étape 5 : l’assemblage

ENFIN on s’amuse un peu, sortons la visseuse et les vis à bois ; on va se faire plaisir et mettre de 4 à 6 vis par planche afin de bien solidariser le tout.

On commence par assembler le cadre avec les deux planches en 70cm (fond) et les deux planches d’extrémités. A l’aide d’un niveau ou d’une équerre on s’assure de réaliser des angles bien droit avant de solidariser les planches entre elles.

Pour éviter de faire craquer le bois, on fait un pré-trou à la perceuse et ensuite on met la vis....

               

…. pour les incrédules, voilà ce que ça donne si on ne le fait pas:

On assemble donc toutes les planches du cadre et on obtient ça (oui, j’ai pas fait beaucoup de photos parce qu’une fois que je commence avec ma perceuse-visseuse, je ne m’arrête plus….)

Je vous laisse continuer pour les dernières planches, y’a vraiment plus rien de compliqué…

Puis vient le moment de fixer le tout sur le mur (et là on sort la grosse perceuse à percussion !!!!!), et là il ne faut pas hésiter à mettre de la grosse vis, parce que c’est plus marrant à poser et parce qu’on ne sait jamais exactement combien de manteaux trempés on va bien pouvoir poser dessus…

J’ai placé 2 tasseaux horizontaux fixés chacun par au minimum 4 vis (avec des chevilles de 40mm), ensuite je suis venu fixer le porte-manteaux avec des vis à bois pour être certain de bien solidariser la palette au mur ! (faut ce qui faut ma bonne dame). Ne pas oublier de mettre le tout à niveau, c’est toujours plus beau quand ça parait droit !

On transpire un peu et on arrive au résultat final. La photo a été prise 7 mois plus tard, on aurait pu dire que c’était pour être sur que ça tenait mais même pas…. il fallait simplement attendre de vider l’entrée et qu’il fasse un peu de soleil pour faire des jolies photos de notre entrée bien rangée !